L'homme qui en sorti était un homme bedonnant. Un peu répugnant même. Il me poussa de son énorme ventre sans même sembler me remarquer. Il était assez grand, une vieille barbe grisonnante avait poussé sur son menton et une forte odeur d'alcool se dégager de chacun de ses mouvements.
- C'EST SCANDALEUX, balança t-il tout en secouant violemment la bouteille de vin rouge qu'il tenait dans sa large main droite. DEPUIS QUAND QU'ON A PAS L'DROIT DE S'PROTÉGER QUAND ON EST PAUVRE ? HEIN ?!...
J'entre-aperçu furtivement Ridley West, mon patron, pousser le gros homme à l'aide du bout d'un manche à balai.
L'homme bedonnant tourna le dos à la boutique et s'éloigna en titubant. Même lorsqu'il eu tourné au coin de la rue, je l'entendais encore marmonner : "Scandaleux... scandaleux..."
Après le choc passé, et une fois mon cœur ayant repris un rythme normal après cet étrange évènement, je me retourna vers Ridley... qui était blême de frayeur... A voir son visage déconfit je ne pu m'empêcher de rire...
- Et bien alors Mr. West, 'faut reprendre votre souffle, où vous allez finir par vous noyer dans votre propre sueur !
Ridley West était un homme modeste d'une cinquantaine d'années, qui vivait avec sa femme et sa fille juste au dessus de sa boutique. Son grand-père lui même avait construit ce magasin d'arme et ils se le léguait depuis de père en fils.
Mais Mr West n'avait pas de garçon, et sa fille rêvait d'un tout autre avenir. Voilà pourquoi il avait bien voulu m'engager.
C'était un homme d'apparence fragile. Ses cheveux d'un châtain tirant vers le roux étaient assortis à une barbe de trois jours d'une couleur similaires. Ses vêtements n'avaient rien d'exceptionnels et son seul bijou était une bague, probablement son alliance, porté au doigt de prédilection.
Après ma remarque, il prit une grande inspiration, fronça les sourcils, et détacha enfin son regard de l'angle de la rue par laquelle l'étrange homme avait disparu.
Il lacha un léger "Bah !" étonné et me fit un grand sourire.
- Cela faisait plusieurs jours qu'il rodait aux alentours du magasin. Mais ça va, je n'ai pas eu peur ! Dit-il avec son regard le plus convainquant.
Il se retourna et s'engouffra dans la petit boutique. Un sourire s'étendit sur ma bouche. Je lui emboita le pas promptement, avant de refermer la porte...
[A SUIVRE]